Le Réseau National du Conte et des Arts de la Parole a atteint (et dépassé) 100 structures adhérentes, une progression dynamique à l’image du conseil d’administration et de l’ensemble des adhérents.
Pour fêter ce passage de seuil, nous mettons en lumière la 100ème structure à avoir adhéré.
Il s’agit de la Compagnie IREAL, dont Mathilde Arnaud est à l’orgine. Elle a accepté de se prêter au jeu des questions réponses.
Présentez votre compagnie en 2 lignes.
La compagnie IREAL est implantée dans la Drôme à Bourdeaux depuis 2016, mais elle existe depuis 2010, date à laquelle j’ai créé un premier spectacle : Pomme d’amour, un entresort sensoriel et gourmand pour lequel j’ai fait appel pour la première fois au conte… Comédienne formée au théâtre des sens et au conte, je crée des dispositif immersif mêlant conte et 5 sens, mais pour mon prochain projet « Peau de louve », je me frotte au conte à nu et sans artifice.
Comment êtes-vous venu·es à l’art de conter?
En écoutant des histoires lues à la maison ou racontées par une conteuse qui venait dans mon école enfant. Si j’ai finalement peu de souvenir de mes albums jeunesse, certains contes qu’elle m’a transmis m’ont beaucoup marquée comme Riquet à la Houppe de Grimm ou Jean de l’ours. Je me souviens de la formulette d’entrée dans la racontée. Elle sonnait pour moi comme une formule magique incompréhensible et inventée et était en fait un virelangue assez connu. Puis, je me suis tournée vers le théâtre et j’en ai fait mon métier, mais en 2010, un conte est venu à ma rescousse pour donner du sens à une petite expérience sensorielle. De fil en aiguille on m’a demandé de raconter et je l’ai fait avec tellement de plaisir qu’aujourd’hui, je me revendique plus du Conte que du théâtre.
Comment avez vous connu le RNCAP et qu’est ce qui vous a donné envie d’adhérer?
Grâce à la clique des conteuses drômoises : Stéfanie James, Carole Joffrin et Virginie Komaniecki…. Cela fait longtemps que je voulais adhérer, mais je laissais toujours le bulletin d’adhésion sur mon bureau en le remettant à plus tard, si Stéfanie ne m’avait pas régulièrement relancé depuis un an… il serait encore en attente… mais c’était providentiel ! Le destin avait décidé que je devais être la 100ème !
Quelles sont d’après vous les grandes problématiques du monde de l’art de conter aujourd’hui?
De parent pauvre du spectacle vivant vis à vis des institutions qui ne savent pas toujours dans quelle case le mettre, le Conte commence à conquérir une visibilité bien mérité grâce au travail des différentes structures et artistes le défendant, mais il reste très fragile comme en témoigne les difficultés rencontrées aujourd’hui par le CMLO. Il me semble primordial que tout en se structurant, l’Art de Conter sache garder sa spécificité en terme de transmission avec par exemple le développement des cercles de conteurs, de processus de création et de diffusion dans les lieux les plus divers, du plateau des grands théâtres aux minuscules bibliothèques rurales, de l’intérieur des maisons et des écoles au grand air des forêts. En tant que comédienne devenue conteuse, je prends aujourd’hui conscience de la puissance de ce patrimoine immatériel universel, qui ne doit pas être réduit à une mode ou un courant artistique, et j’ai un profond besoin d’écouter ce qu’il a à dire d’important pour chacun, plutôt que de lui faire dire ce qui me semble important.
Comment souhaitez vous vous investir dans le RNCAP?
J’ai besoin de mieux le connaître pour savoir comment m’investir, pour le moment mon adhésion constitue un premier contact, un soutien de la démarche.
Avez-vous une attente particulière vis à vis du RNCAP?
Avant d’avoir une attente, je vais commencer par m’intéresser de plus près à ce qu’il propose déjà, et quels sont les chantiers en devenir. Ca à l’air très vaste !
Quelle est votre actualité d’octobre 2023?
Les 7 et 8 octobre, nous présentons Pomme d’Amour – entresort sensoriel et conté, et Le Salon d’écoute aux Petites formes de Monfavet à Avignon
Le 15 octobre, j’inaugure au Magasin Général, un café à Bourdeaux, des rencontres : Langues déliées et mains occupées, où le principe et de se retrouver tous les 3èmes dimanches du mois de 16h à 18h pour s’occuper les mains en cassant des noix, reprisant ses chaussettes ou en tricotant, tout en écoutant des histoires contées ou des textes lus, chantés etc. Un peu à la manière d’une veillée qui allie l’utile à l’agréable.
A partir du 20 octobre et jusqu’au 23 décembre, notre installation sonore Le Salon d’écoute (avec Sandrine Gniady, Elodie Mora, Annukka Nyyssönen, Frédérique Lanaure, Carole Joffrin, Stéfanie James et Virginie Komaniecki) commencera sa tournée dans les médiathèques de Valence Romans Agglo dans le cadre du festival La cour des Contes
Et je termine le mois avec une résidence sur mon prochain spectacle Peau de Louve avec Myriam Pellicane à partir du 30 octobre.